Le nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles n°2016/679 du Parlement européen et du Conseil voté le 27 avril 2016 entrera en application le 24 mai 2018. L’adoption de ce texte doit permettre à l’Europe de s’adapter aux nouvelles réalités du numérique. Ce règlement vise à remplacer la directive européenne de 1995 sur la protection des données à caractère personnel (95/46/CE), par une législation unique, afin de mettre fin à la fragmentation actuelle entre les Etats membres.
Outre la mise en place d’un cadre juridique unifié au niveau européen, les objectifs du RGPD sont :
Ce règlement, applicable dans tous les états membres dès le 24 mai 2018, nécessite de repenser complètement l’approche du traitement des données personnelles. Nous passons d’un régime déclaratif avec sanction a posteriori, à un régime d’anticipation et de responsabilisation. Ce changement de paradigme se traduit concrètement par un allégement des obligations déclaratives, mais un renforcement, voire la création, de certaines obligations pour les entreprises. Ces obligations sont pour l’essentiel axées sur l’anticipation, l’information et la transparence, et la sécurité.
La CNIL par délibération du 13 avril 2017 vient d’épingler la société Allocab en souhaitant sensibiliser les responsables de traitement. Allocab, société française, fondée en 2011, fonctionne sur le même principe qu’Uber : elle propose des services VTC au travers d’un réseau de chauffeurs partenaires. Outre les partenariats signés avec ses chauffeurs partenaires, la principale valeur de ce type de société réside dans sa base client ainsi que dans sa plateforme de réservation de courses. Le traitement de données à caractère personnel est donc essentiel dans l’activité d’Allocab.
La plainte à l’encontre de cette société a été adressée à la CNIL par l’un de ses clients, soucieux de la conservation de ses coordonnées bancaires. Le contrôle de la Commission, en 2015 , a constaté par procès-verbal plusieurs manquements de la part de la société Allocab, dont notamment :
Un nouveau contrôle en 2016 a été opéré par la CNIL, afin de vérifier si la société avait mis à profit le délai imposé, pour se mettre en conformité. Mais les manquements subsistaient. Ce n’est qu’à compter du 13 février 2017, qu’Allocab sera pleinement en conformité, ce qui a conduit la CNIL – un peu à titre d’avertissement –à rendre publique sa décision. D’autres entités ont également fait l’objet d’avertissements publics précédemment, pour ce même grief, comme la Fnac qui conservait dans sa base de données plus de 780 000 cryptogrammes visuels de cartes bancaires en cours de validité, ou encore Cdiscount, qui faisait figurer des données bancaires (cryptogramme inclus) en clair dans les champs commentaires de sa base de données…
Il est donc fortement conseillé de prendre dès que possible les mesures adaptées à votre entreprise, en commençant dès aujourd’hui à intégrer les préconisations du Règlement Général Européen de Protection des Données (RGPD/DGPR) dans vos process, de manière à anticiper le 25 mai 2018.
Pour une lecture de la délibération CNIL intégrale : Délibération n°SAN 2017-002 du 13 avril 2017.