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Coliving / appart’hôtel : miracle ou mirage pour l’hôtellerie ?

Date de publication : 06.05.22

droit du tourisme et de l'hôtellerie . droit immobilier . hôtellerie . tourisme

Coliving et appart-hotel

Christopher Boinet Thibault Stephan

Tout droit venu d’outre-Atlantique, le coliving mêle colocation et services para-hôteliers, conjuguant vie en communauté et prestations parfois dignes d’établissements étoilés. Le concept fait mouche et séduit les investisseurs français. Mais comme le dit l’adage, « tout ce qui brille n’est pas d’or ».

Qu’est-ce-que le coliving et quels sont ses points forts ?

En matière de coliving, l’usager, dit « coliver », bénéficie d’un logement meublé et de services para- hôteliers divers ou dans d’autres sites d’un véritable accueil haut de gamme : du sur-mesure pour les « digital nomads ». Cette forme alternative aux modes d’hébergement et de logement traditionnels est devenu « tendance » et a le vent en poupe.

Côté investisseur, l’opération a aussi des atouts. Tout ou presque peut être transformé en espace de coliving, le dispositif s’adaptant aux sites de 5 chambres comme aux immeubles de 100 appartements. A priori, tout le monde y gagne. Le retour sur investissement semble si attractif, avec un business plan parfois bien optimiste….

Les points faibles du coliving

Oui, mais… Fraîchement arrivé en France, le coliving n’a pas de législation, ni de régime juridique propres à l’instar des autres pays européens. La durée d’occupation étant en moyenne de 10 mois, actuellement seuls les contrats d’habitation meublé et d’hébergement touristique permettent la gestion en coliving, ce qui n’est pas sans incidence sur la rentabilité de l’investissement qui pourrait être fortement bridée par la nécessité d’intégrer des logements sociaux dans certaines villes.

À ce premier choix, peut s’ajouter en outre un changement de destination et d’usage des locaux, délicat à gérer, risqué et coûteux, car très strictement encadré par la loi et la réglementation locale qui peuvent fixer des conditions assez restrictives pour l’obtention de ce changement de destination, voire, dans certains cas, imposer une compensation au regard des objectifs de mixité sociale, celle-ci n’étant pas insurmontable pour l’investisseur bien conseillé. Attention également, aux  éventuels contrôles fiscaux liés à la récupération de la TVA et à ce que l’activité soit, le cas échéant, conforme au règlement de copropriété.

Malgré cette législation complexe, les professionnels de l’hôtellerie estiment que le futur ne s’écrira pas sans le coliving. Il n’y a pas de secret : aujourd’hui, pour livrer et exploiter avec succès un bon projet de site en coliving, l’assistance d’avocats et de consultants spécialistes est fortement conseillée. Ne partez pas sans eux –  !

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